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L'enseignement: un élément déterminant

Sans la création du cours " Art et Informatique " d'Hervé Huitric dès l'origine de l'Université de Vincennes 1969, l'histoire aurait pu être très différente. En effet c'est ce cours et son exemple qui a été à l'origine de la venue de Monique Nahas, de Michel Bret, et qui en a encouragé bien d'autres. Une anecdote : Manthos Santorineos à sa sortie des Beaux-Arts de Paris demande à ses professeurs où faire de l'image de synthèse… réponse : on ne sait pas, mais il y a un ancien étudiant assez fou qui a présenté un projet la dessus en 68, Hervé Huitric, et c'est ainsi que venu à Vincennes, Manthos Santorineos est devenu aujourd'hui un pionnier du domaine en Grèce…

et en 2006 on persiste et on signe: la formation Art et Technologies de l'Image (A.T.I) de l'Université Paris 8 conserve toute sa raison d'être! avec un cursus qui continue à intégrer une réelle technicité elle constitue (depuis presque un quart de siècle!), une formation artistique originale et pertinente, formation déja riche de nombreuses réalisations d'enseignants et d'étudiants.

L'état actuel des performances informatiques et des connaissances scientifiques, offre une nouvelle très large plate-forme où tous les arts peuvent maintenant puiser. Le développement d'interfaces commodes permet à tous d'utiliser d'une façon ou d'une autre "l'informatique" comme Mr Jourdain faisait de la prose, et au lieu de la rejeter comme un irrecevable outil de création, l'informatique devient un élément fondamental des créations contemporaines. Malgré cela, en tout cas en France, l'artiste- chercheur reste peu accepté, les liens entre les recherches artistiques et scientifiques ne sont pas structurés ni réellement admis, le seront-ils d'ailleurs un jour? Nous pensons qu'une formation artistique contemporaine se doit d'inclure un certain niveau technique, plus ou moins large, mais au moins suffisant pour que les futurs créateurs fassent pleinement parti de leur monde. C'est dans ce contexte que les artistes- ingénieurs ont une place évidente et spécifique, que ce soit par les innovations qu'ils pourront susciter(au carrefour de plusieurs disciplines des sciences informatiques, physiques, cognitives...) que par l'encadrement et les perspectives qu'ils pourront apporter dans une formation ou une recherche.

Création de la formation universitaire Art et Technologies de l'Image : petits commentaires entre amis

De retour des Etats-Unis en 1982, nous avons découvert un " plan recherche image " assez désolant mis en place par le ministère de la Culture, et dont il n'est rien resté malgré d'importantes dépenses, ce qui nous a fait douter de la possibilité de développer notre activité en France. Il s'est trouvé qu' un regroupement a été possible avec quelques collègues de l'université Paris 8, ce dont il faut remercier particulièrement Edmond Couchot, Marie-Hélène Tramus, Michel Bret, qui, joint à la compréhension remarquable de Jean-Louis Malgrange, responsable d'une filière ministérielle électronique, a permis en 1984 la création financée d'une formation universitaire de licence -maitrise Art et Technologies de l'Image (ATI) et le développement des activités de recherche que nous souhaitions. Comme on peut compter sur les doigts d'une main le nombre de responsables ayant soutenu ou même compris notre formation, on devrait aussi mentionner le soutien du C.N.C, celui de la DRED quelques années plus tard, ainsi que l'heureuse transformation en I.U.P en 2001., dont les résultats se sont révélés remarquables très rapidement. Malheureusement, il faut bien constater qu'en dépit des satisfecits décernés grâce l'insertion professionnelle de nos étudiants, une grande 'incompréhension perdure, malgré une autre notable exception, celle de Claude Allègre, dont les efforts ont été rapidement anéantis par son propre gouvernement....