Dans les années 90, les premières stations de travail graphiques permettaient des préparations d'animation et des calculs bien plus rapides. Nous avions pris l'habitude d'avoir des calculs longs, souvent autour d'une heure pour une image, quelqu'elle soit... En conservant la même patience, dès notre première station "Apollo" nous avons pu considérablement augmenter la complexité des images à calculer, et commencer à jouer avec la profusion des données. Ayant un personnage capable d'animations, quelques plantes et de nombreuses bases de données de visage, nous avons entrepris de doter les bases de données d'un début de vie propre, à savoir une animation et des déformations. Notre programme pouvait gérer cet ensemble sans limite de quantités, (un bénéfice de sa rusticité), avec juste une limite de temps de calcul acceptable. Nous sommes ainsi entrés dans une période de baroque numérique.
Un Numérique Baroque
Trois animations en collaboration avec Marie-Hélène Tramus: Indodondaine, le gros Bouillon, la grande roue constituent une trilogie dans cet esprit d'expérimentations artistiques. Le premier film Indodondaine, inspiré par l'art hindoue, construit un environnement en s'appuyant essentiellement sur un seul corps animé.

Le corps, venu des années 80, est utilisé pour donner un effet de multiple. Les jambes ont servi à construire un univers végétal animé.Les deux autres films "le gros bouillon" et "la grande roue" prolongent les mêmes principes de construction.
En prenant son temps, notre programme Rodin n'avait pas de limite de nombre de données à animer et visualiser, un avantage à mettre au compte d'une technique simple, celle du "Z-buffer" qui permet de privilégier la profusion, les effets de trace au détriment bien sur des rendus plus lumineux du "ray tracing".
Dans ces animations le visage aussi trouve une place : porteur de distance et de nostalgie dans le premier, de violence et de trouble dans le second. Avec cette trilogie s'achèvent nos animations de pure synthèse. L'intrication d'images de synthèse et d'images vidéo que nous n'avions envisagée jusque là que dans le cadre de la texture, prend une autre dimension à partir du moment où les deux types d'images peuvent être indiscernables. Il devient tentant de jouer de cette ambiguité, ce que nous avons fait dans nos animations suivantes, partiellement hybrides, en particulier la Classe et Avec le temps..
1991 indodondaine
années 90
animations