Dès septembre 1981 à l'Université de Rochester, nous avons commencé à développer très empiriquement un logiciel personnel aux qualités rustiques permettant de visualiser une forme 3D courbe: le logiciel "Rodin". Nous n'autorisions que les transformations produites par programme. Ainsi nous avions introduit une forte texture 3D dans de nombreuses images, mais aucune texture à partir d'images digitalisées. Cette démarche s'inscrivait naturellement dans nos intentions initiales d'automatisme. En ce sens les images obtenues sont plus "brutes". Cette période est celle d'un
art informatique 3D primitif
Nous avons toujours présenté nos images au travers d'une démarche expérimentale, d 'un chemin souvent besogneux, où la production artistique se nourrissait de développements techniques dans un mouvement toujours réciproque, même dans les années 70 plus "constructivistes". La cohérence de nos images se forgeait ainsi , et non pas comme si elle pouvait être déterminée par un postulat a priori, qu'il soit de nature mathématique, physique, ou idéologique. Conscients de l'absence de lyrisme de telles présentations, nous n'avons pas résisté à un modeste
essai que l'on pourrait qualifier de
"tomatopique".
(
remarque) car il fallait résoudre une à une une série de difficultés: la modélisation tout d'abord d'éléments naturels, la manipulation et la déformation des formes obtenues, plus tard l'animation sans oublier les difficultés de production matérielle inhérente à l'époque, comme l'illustre notre film "9600 bauds".
